Les habitants de la ville de Guwahati, au nord-est de l’Inde, dans l’État d’Assam, entretiennent une relation intime avec le grand fleuve qui la traverse, le Brahmapoutre, dont les 2 896 km de longueur en font l’un des plus longs d’Asie. Cette relation des résidents avec le fleuve, avec son rythme abondant pendant la mousson, entre juin et septembre, et son débit réduit le reste de l’année, bénéficie d’une nouvelle approche. Il s’agit d’un projet du cabinet d’architecture atArchitecture, basé à Mumbai, et qui s’intitule Urban Regeneration of Brahmaputra Riverfront, ou Régénération urbaine de la rive du Brahmapoutre.
« Nous recherchons constamment la beauté et la signification », assurent à la revue Wallpaper Avneesh Tiwari et Neha Rane, fondateurs de atArchitecture. Ils font référence à deux qualités remarquables dans le Brahmaputra Riverfront. D’une part, les formes cubiques ou parallélépipédiques, les angles droits, les surfaces lisses, les niveaux en gradins et sans ornements, l’équilibre et l’élégante sobriété : tous ces éléments ne sont qu’un témoignage de cette quête de beauté. Ainsi, nous percevons les douces et variées nuances de gris du granit, qui offrent un « arrière-plan » à la nature. Quant à la signification, bien que plus difficile à saisir, elle nous semble d’une certaine manière évidente dans le message d’humilité, d’accessibilité, voire de rationalité absolue qu’il transmet, dans sa sorte de génuflexion abstraite et dans son étreinte moins abstraite de la végétation.
D’après les architectes de atArchitecture, le Brahmaputra Riverfront « rajeunit un étang naturel de nénuphars », autrefois connu sous le nom de Padam Pukhuri, ou « étang aux lotus ». Le nouveau parc public, qui semble s’être développé comme la mousse autour de cet ancien étang aux lotus, s’étend sur 4 645 m² perchés sur la rive sud du fleuve, à proximité du Brahmaputra River Heritage Centre (Centre du patrimoine du fleuve Brahmapoutre). Il descend en terrasses depuis la partie supérieure — dominée par l’étang —, traversant une végétation abondante, par des sentiers et des escaliers, jusqu’à deux belvédères sur le fleuve dans sa partie inférieure.
Concernant la quête de sens qu’évoquaient Rane et Tiwari, ils insistent dans leur déclaration à Wallpaper : « nous nous efforçons d’approfondir la compréhension de la manière dont les espaces peuvent élever l’esprit humain ». Et il y a encore plus, car — disent-ils — « nous valorisons la narration au-delà de l’image et nous recherchons le plaisir, la durabilité et l’efficacité dans la conception ». Cela se vérifie, car les terrasses en cascade du Brahmaputra Riverfront et ses chemins respectent les « contours naturels » et réduisent au minimum les travaux de terrassement et de remblai. Sa construction, utilisant des fondations en gabions pour « préserver l’écoulement naturel des eaux souterraines », ainsi qu’une série de « puits de recharge », maintient en bon état la « santé du sol ».
Il est également intéressant de noter la volonté de Rane et Tiwari, lors de la création du Brahmaputra Riverfront, d’« impliquer la population locale, d’utiliser son expertise et de créer un système de construction parfaitement intégré au contexte et au lieu ». Le design améliore précisément la mobilité des piétons, des cyclistes et des automobilistes, tout en offrant des opportunités récréatives aux touristes et aux résidents, et en créant des espaces ouverts et respirables dans un quartier densément peuplé.
Enfin, nous soulignerons que le Brahmaputra Riverfront fait partie du projet de développement des berges du fleuve par l’autorité locale. Après cette première phase, de futures interventions introduiront un restaurant en bord de fleuve et « un autre Padam Pukhuri avec des pavillons en gradins courbes plus intimistes ».
Nous vous laissons ci-dessous, pour vous offrir une nouvelle perspective, l’emplacement du projet de régénération urbaine : » Brahmaputra Riverfront.
Sources: atArchitecture, Wallpaper.
Images: courtoisie de atArchitecture.