L’Association internationale des parcs d’attractions et des attractions (IAAPA) met à jour chaque année son rapport quinquennal sur les vicissitudes économiques qui ont façonné le secteur au niveau mondial et qui sont susceptibles de le façonner à l’avenir. La dernière mise à jour du rapport, intitulé Global Theme and Amusement Park Outlook : 2021-2025, analyse les données et les prévisions pour la période de cinq ans pour cinq zones géographiques : Europe, Moyen-Orient et Afrique, Amérique latine, Asie/Pacifique et Amérique du Nord. Dans ce premier volet d’une série qui couvrira chacun de ces domaines, nous nous penchons sur l’Europe.
Le rapport commence par définir les paramètres économiques sur lesquels reposent l’analyse et les prévisions. Ainsi, les techniciens de l’IAAPA nous informent que les revenus des parcs à thème et d’attractions sont constitués de 80 à 90% des « dépenses » que les visiteurs y effectuent, et de 20 à 10% des revenus provenant des licences, des parrainages, de l’organisation d’événements et d’autres activités « non directement liées à l’expérience du parc à thème et d’attractions lui-même ». Elle ajoute qu’entre 55 % et 60 % de ces recettes sont dues à l’achat de billets d’entrée par les visiteurs, tandis que l’achat de nourriture, de produits de détail et d’autres dépenses intérieures représente entre 25 % et 30 %. Toutefois, le rapport ne tient pas compte des recettes des parcs provenant des licences, du parrainage, des événements et d’autres activités, ni des dépenses effectuées dans les zoos, les musées, les centres de divertissement familial, les parcs aquatiques autonomes, les hôtels et autres.
Les parcs à thème et d’attractions laissent derrière eux la crise sanitaire, en Europe comme dans le reste du monde, en 2021. Cette année-là , le nombre total de visiteurs des parcs à thème et des parcs d’attractions du continent a atteint 120,9 millions. On peut se faire une idée de l’ampleur du retournement de situation en notant que ce chiffre représente une croissance de 103,5 % de la fréquentation des parcs européens par rapport à 2020 (où elle n’était que de 59,4 millions, alors que la progression était négative et que les visites s’effondraient de 66,4 %). Cependant, les chiffres de 2021, date de réouverture des parcs, sont encore loin des 176,9 millions de visites de 2019, avant l’impact de la pandémie. Le rapport de l’IAAPA prévoit donc qu’à partir de 2022, et dès 2023, la fréquentation des parcs à thème et d’attractions en Europe atteindra les niveaux d’avant 2020 et d’avant la pandémie. En d’autres termes, il prévoit 167,6 millions de visiteurs en 2022 (en cours de développement), et 181,5 millions, soit une croissance positive de 2,5% par rapport à 2019, en 2023. En revanche, le rapport prévoit une augmentation du nombre de visiteurs de 5,2% en 2024 (par rapport à 2023) et de 3,9% en 2025 (par rapport à l’année précédente).
Le rapport estime en outre qu’en Europe, au total, les dépenses consacrées aux parcs à thème et aux attractions ont chuté de 63,3 % en 2020, passant de 7 203,52 millions d’euros à 2 641,72 millions d’euros (ou de 7 826 millions de dollars à 2 870 millions de dollars). Toutefois, cette baisse s’est accompagnée d’une forte augmentation des dépenses par habitant de 9,2 %, passant de 40,72 € à 44,48 € (ou de 44,24 $ à 48,32 $), « de loin la plus forte augmentation de ces cinq dernières années ». L’étude prévoit que les dépenses par habitant se stabiliseront en 2022 (avec une augmentation de seulement 0,5 %), et qu’à partir de 2023, date à laquelle elles augmenteront à nouveau de 4,1 %, elles progresseront annuellement d’environ quatre points de pourcentage.
Au-delà de l’analyse quantitative, le rapport procède à un examen qualitatif des atouts du secteur, et affirme que « le rebond initial du marché des parcs à thème au début de 2021 reflète également ses solides fondamentaux économiques ». Le document fait notamment référence au fait que les parcs à thème et les parcs d’attractions, qui font partie du « marché des loisirs avec billets », n’ont pas été affectés par la concurrence des alternatives numériques, contrairement aux concerts et festivals de musique, aux événements sportifs et aux cinémas, entre autres attractions. Après tout, l’expérience hors domicile partagée apporte une valeur ajoutée que les gens apprécient et pour laquelle ils sont prêts à payer. Enfin, le rapport souligne que la rationalisation des files d’attente grâce aux applications mobiles et à d’autres technologies, les politiques tarifaires dynamiques, ainsi que la tendance à réserver à l’avance pour répartir la demande tout au long de l’année ou la création de méthodes de paiement sans contact et sans espèces sont des facteurs qui contribuent à augmenter à la fois les visites et les revenus.
Source: IAAPA. Images: IAAPA.