Parfois, la conception architecturale d’un bâtiment repose sur un traitement du béton sans lequel sa construction ne serait pas possible. C’est le cas du béton postcontraint. Le béton postcontraint est un type de béton auquel on applique des contraintes de compression internes afin de compenser et de réduire les contraintes de traction externes auxquelles sa fonction le soumet. Ces contraintes de compression sont appliquées aux éléments en béton au moyen d’une série de câbles en acier qui passent, encapsulés dans des gaines en plastique, à l’intérieur du béton. Une série de vérins situés aux extrémités tirent sur les câbles, les comprimant avec des forces opposées aux forces de traction qu’ils subissent dans la structure.

D’autres conceptions architecturales prévoient l’utilisation de béton précontraint pour la construction du bâtiment. Ce système est similaire à celui décrit ci-dessus, la seule différence étant le moment auquel la tension des câbles est appliquée. Ainsi, en postcontraint, les câbles sont tendus in situ, pendant la construction et une fois la pièce bétonnée. Dans le béton précontraint, en revanche, les forces de compression sont appliquées avant le coulage, en sollicitant les câbles et lors de la préfabrication.

Les principaux avantages du béton postcontraint sont les suivants :

  • Réduction de la section transversale des éléments, d’où une économie de matériaux et de coûts, et un design et une architecture plus fins et plus légers.
  • Il nécessite peu d’entretien après la construction.
  • Surtout, il augmente la durée de vie des éléments. En réduisant la fissuration, dont les forces de traction sont précisément la principale cause, le béton est moins sensible aux agents extérieurs qui génèrent des pathologies en son sein.

Le béton postcontraint a généralement été utilisé dans la construction de ponts, de viaducs et d’aéroports. Ces dernières années, cependant, il a commencé à être utilisé en architecture pour les dalles de sol et les fondations des bâtiments. Il en résulte des espaces extrêmement ouverts avec une épaisseur réduite des éléments en béton. Un exemple clair de l’application de cette méthode de construction est le bâtiment Veles e Vents dans le port de Valence, en Espagne. Ici, les dalles de plancher sont en béton armé postcontraint. En conséquence, le bâtiment est soutenu par quatre grands noyaux en béton armé, dont les portées varient entre 23 et 28 mètres, et dont les porte-à-faux atteignent 12,80 mètres.

Par Alberto López, ingénieur structurel principal du département d’architecture d’Amusement Logic.