Published On: 19.09.2022|Categories: Nouvelles générales|

En octobre 2008, alors que le Burj Khalifa était en construction à Dubaï, le prince milliardaire Alwaleed Bin Talal, l’un des nombreux neveux du roi d’Arabie saoudite de l’époque, Abdullah bin Abdulaziz al-Saud, a annoncé la construction d’un gratte-ciel qui le dépasserait en hauteur et lui ravirait ainsi le titre de plus haut bâtiment du monde. Il s’agissait de ce que l’on appelait alors la Kingdom Tower et que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de Jeddah Tower. À l’époque, pour éviter la concurrence d’autres promoteurs, le prince Alwaleed a préféré ne pas révéler la hauteur prévue du bâtiment. Cependant, nous savons maintenant que le projet, réalisé par Adrian Smith, le même architecte qui a conçu le Burj Khalifa (lorsqu’il faisait partie du cabinet d’architectes Skidmore, Owings & Merrill), devait atteindre une hauteur de 1 000 mètres.

La conception de la tour de Jeddah était un développement à usage mixte. Le premier tiers du bâtiment, à sa base, était consacré à des bureaux, suivi d’un hôtel de luxe, tandis que les derniers étages de l’immeuble de 167 étages étaient destinés à des appartements. De plus, le plan de la tour Jeddah, comme celui de la Burj Khalifa, serait en forme de Y. Après des essais approfondis en soufflerie, M. Smith et ses ingénieurs ont conclu que la conception à trois côtés et à arêtes vives était plus aérodynamique que la conception à quatre côtés, réduisant ainsi considérablement la charge structurelle due aux forces du vent. Au 157e étage, en revanche, la conception prévoyait un héliport. Cependant, après que des pilotes experts aient mis en garde contre le danger que représentaient les vents du désert pour les atterrissages d’hélicoptères à cette hauteur, la structure a été réorientée. La structure devait ainsi devenir la plus haute plate-forme d’observation du monde.

Pour se faire une idée des dimensions de la construction de la tour de Djeddah, il suffit de considérer que les pieux en béton sur lesquels elle repose font 3 m de diamètre et sont plus longs qu’un terrain de football. Ces gigantesques fondations ont commencé à être posées le 1er avril 2013, et ce n’est qu’un an plus tard, en septembre 2014, que la construction de la tour en surface a pu commencer. Les travaux ont toutefois été interrompus en 2017 en raison de la crise politique qui sévissait alors en Arabie saoudite.

En effet, le prince héritier Mohammed bin Salman, dans ce qui a été qualifié de « purge » anticorruption, a déclenché l’arrestation de 11 princes saoudiens, dont Alwaleed bin Talal et certains de ses associés au projet de la tour de Djeddah. Après avoir payé des centaines de millions de dollars d’amendes, les hommes ont finalement été libérés, et en 2018, la construction de la tour a repris, avec une date d’achèvement prévue pour 2020. Mais des problèmes de main-d’œuvre avec l’un des entrepreneurs ont fait capoter ces plans et la pandémie de COVID a mis fin à tout espoir de reprise des travaux en 2020. À l’heure actuelle, la tour Jeddah mesure environ 300 m, soit moins d’un tiers de sa hauteur prévue, et il n’existe aucun plan officiel pour l’achèvement de sa construction.

La seule référence à ces plans semble se trouver dans la vidéo de présentation de la Jeddah Economic Company, le promoteur du projet global de la ville de Jeddah, dont la Jeddah Tower est la pièce maîtresse. Elle fait référence à « la plus haute tour du futur », suivie de la précision « en 2030 ». Vous pouvez apprécier la vidéo :

Sources: How Stuff Works, Forbes, Adrian Smith+Gordon Gill, Wikipedia, Jeddah Economic Company.
Images: Adrian Smith+Gordon Gill, Jeddah Economic Company, Bauforum24.

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