L’un des matériaux qui a émergé ces dernières années dans le secteur de la construction est le béton à ultra-haute résistance (BUHP). Le BUHP a été développé en réponse à des problèmes structurels complexes tels que les piliers de gratte-ciel ou les supports de pont, qui sont soumis à des charges élevées. Le matériau présente précisément cette résistance très élevée à la compression et à la traction (jusqu’à 200 Mpa en compression pure et entre 15 et 20 Mpa en traction pure), alors que, par contraste, la résistance à la traction des bétons traditionnels est souvent négligée et leur résistance à la compression pure est plus faible (jusqu’à environ 40 Mpa).

La résistance à la traction du BUHP est due à la présence de fibres dans sa composition. Ces fibres agissent comme de petits fils qui suturent les tensions générées dans le béton. Grâce à cette résistance à la traction, la quantité de barres d’armature nécessaire dans la construction est réduite. Pour cette raison, le BUHP est souvent renforcé par des barres de petit diamètre (8, 10 et 12 mm) lorsque des contraintes de traction élevées sont attendues. Toutefois, le renforcement en cisaillement n’est pas nécessaire en raison de la résistance élevée à la compression et de l’effet de couture des fibres.

Au fil du temps, les utilisations de ce type de béton se sont étendues au-delà du domaine structurel. À cet égard, l’application du BUHP dans le mobilier urbain est une tendance croissante, grâce à sa grande durabilité dans des conditions extérieures (notamment dans des environnements marins). En même temps, il ne nécessite que très peu d’entretien. De plus, sa grande fluidité avant sa prise lui permet de se mouler dans des formes jusqu’alors impensables.

Ces propriétés offrent des possibilités de conception innovantes qui semblent parfois défier les lois de la physique. L’une des caractéristiques des conceptions construites avec du BUHP est la finesse et la minceur des éléments constitutifs. Et l’un des nombreux domaines d’application de ce matériau est précisément celui du mobilier urbain, auquel il ouvre d’infinies possibilités de conception, qu’il s’agisse de bancs, de garde-corps, de clôtures de périmètre, de jardinières, etc.

Par Alberto López García, ingénieur structurel principal du département d’architecture d’Amusement Logic.